La Creuse : « silicon valley » du cannabis thérapeutique

Compte tenu du marché qui s’ouvre au cannabis, les perspectives de croissance pour les acteurs qui misent sur la marijuana sont forcément appétissantes. En France, si le cannabis thérapeutique était légalisé, le marché pourrait osciller dans une fourchette comprise entre 500 millions et 2 milliards d’euros, estiment les observateurs.


Sans compter que le secteur connaît une croissance à l’échelle mondiale que quantité de filières pourraient lui envier. En moyenne, les analystes estiment que le taux de croissance annuelle de ce marché devrait avoisiner les 30 % d’ici 2030. Sur la feuille de papier, le cannabis se positionne sur un marché qui n’en est encore qu’à ses balbutiements, mais qui se révèle déjà particulièrement lucratif. D’autant que le phénomène continue de se propager partout dans le monde et qu’il commence à aiguiser l’appétit des investisseurs. Outre-Atlantique, le marché légal du cannabis pourrait peser entre 100 et 200 milliards de dollars. 


Le coup d’envoi donné par le gouvernement à l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France relance le débat sur les vertus prêtées au chanvre dans la prise en charge de certaines pathologies. L’Agence nationale du médicament prévoit de commencer l’expérimentation du cannabis thérapeutique au premier trimestre 2021. La filière est déjà sur pied, quasi-opérationnel. La Creuse est sur les rangs depuis deux ans, pour la production de Cannabis à usage médical et des investissements importants ont été réalisés confie Éric Correia président de l’agglomération du Grand Guéret au petit journal de vudailleurs.com et tout cela dans un contexte général de défiance et de diabolisation autour de la fleur thérapeutique. Alors, le cannabis « médical » : véritable promesse ou espoir fumeux ?


Depuis les années 70, on compte plus de 26 000 études scientifiques et analyses médicales publiées à propos du cannabis thérapeutique. Mais le grand public, lui, n’a qu’une connaissance partielle de ce mystérieux cannabis « médical ». Au point de se demander si l’autorisation du chanvre thérapeutique n’en reviendrait pas à consentir à la vente de « joints » par les pharmacies.
L’ambiguïté découle du nom : le « cannabis », dans l’imaginaire collectif, c’est d’abord ce stupéfiant que l’on consomme pour « planer ». En réalité, le terme renvoie à différentes plantes affichant des compositions distinctes. En ce sens, le cannabis thérapeutique n’a rien à voir avec celui que l’on consomme pour le plaisir dans un cadre privé. D’ailleurs, le qualificatif « thérapeutique » ne doit pas être pris au sens propre, comme s’il s’agissait d’une substance capable de soigner, mais en opposition au cannabis récréatif.

C’est parfois pour des raisons médicales qu’un pays décide de dépénaliser ou décriminaliser le cannabis. Ainsi, la Finlande, qui possède un régime d’incrimination d’usage du cannabis, a autorisé, et donc décriminalisé dans des cas bien spécifiques, l’usage thérapeutique du cannabis.  

Aux Pays-Bas, la possession, la consommation et la vente au détail de moins de cinq grammes de cannabis, dans les « coffee shops », sont tolérées depuis 1976, de même que la production de moins de cinq plants. Depuis 2012 cependant, une loi controversée, appliquée dans trois provinces du sud des Pays-Bas (Limbourg, Brabant-du-Nord et Zélande), interdit la vente aux non-résidents et aux touristes. La capitale, La Haye, a interdit le cannabis en centre ville depuis avril. 

En Espagne, la loi tolère la consommation et la culture de cannabis dans un cadre privé, non-lucratif et entre adultes. Des clubs de consommateurs ont été autorisés en Catalogne mi-2017. Le Portugal a décriminalisé en 2001 la consommation et la détention de toutes les drogues, qui restent toutefois interdites. Les consommateurs sont passibles d’une amende à laquelle ils peuvent échapper en optant pour un traitement contre la dépendance. Et le pays s’apprête à légaliser l’usage thérapeutique des dérivés de cannabis. 

Plusieurs autres pays européens ont légalisé le cannabis thérapeutique, comme l’Allemagne, l’Autriche, la Grande-Bretagne, la Finlande, l’Italie, la Grèce, la Roumanie, la Slovénie, la Croatie, la Pologne et la Macédoine.


Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse, se veut optimiste. Il espère obtenir la dérogation dans les prochains mois. « Maintenant, il faut que les services se mettent en mouvement suffisamment rapidement », a-t-il confié à la chaîne régionale.

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