FLASH MARCHÉS : COCKTAIL DE FIN D’ANNÉE : INFLATION, PANDÉMIE ET VITALITÉ ÉCONOMIQUE

• L’inflation poursuit sa diffusion au-delà de l’énergie et de l’alimentation

• Du côté des entreprises, la période de publication touche à sa fin

• En Europe, plusieurs pays font face à l’accélération des contaminations et se préparent à un tour de vis sanitaire

Aux Etats-Unis, le plan bipartisan a finalement été voté et comprend 550 Mds$ de nouvelles dépenses sur les cinq prochaines années, dont 110 Mds pour les ponts et routes, 70 Mds pour les infrastructures électriques, ou encore 66 Mds pour les infrastructures ferroviaires et 65 Mds pour les infrastructures internet.

L’inflation poursuit par ailleurs sa diffusion au-delà de l’énergie et de l’alimentation, avec une nouvelle hausse enregistrée de 8,6% en glissement annuel des prix à la production, le PPI hors énergie et alimentaire grimpant de +6,8%. Ceci se traduit par une poussée des anticipations d’inflation à 10 ans vers la zone des 2,70% déjà connue en 2006. Les taux longs ont réagi à la hausse à ces chiffres, interrompant un mouvement de baisse depuis fin octobre. Le CPI est aussi ressorti nettement au-dessus des attentes, mais ce chiffre n’est toujours pas de nature à conduire la Fed à revoir son analyse d’une hausse « transitoire » de l’inflation.

Du côté des entreprises, la période de publication touche à sa fin, avec 92% des sociétés qui ont annoncé leurs résultats, avec plus de 80% ayant publié au-dessus des attentes, et des résultats en agrégé en hausse de 44,6%, principalement tirés par les secteurs de l’énergie, des matériaux de base et des industrielles. L’indice NFIB, traduisant l’optimisme des dirigeants de PME, baisse cependant en octobre, impacté par les difficultés de recrutement et les hausses de prix finaux et de salaires prévues.

En Chine, la PBOC a présenté son mécanisme de prêt pour aider les entreprises à réduire leurs émissions de carbone, accordant des aides en liquidités d’un an à des taux d’intérêt très faibles pour les banques, afin de soutenir l’octroi des prêts aux entreprises dans les secteurs de l’énergie propre, l’efficacité énergétique, la protection de l’environnement, et les technologies de réduction des émissions de carbone.

Par ailleurs, l’excédent commercial a atteint un plus haut de 84,5 Mds$ en octobre, avec une hausse des exportations de 27,1% après +28,1% en septembre. On note une accélération vers l’Asie, et l’Europe mais un tassement vers les Etats-Unis. Ces exportations sont surtout concentrées sur les biens d’équipement, mais aussi les « biens Covid » (masques…). Les importations de pétrole brut en volume sont en contraction de 11,2%, mais celles de charbon sont en hausse de 96,2% sur un an, ce qui peut signifier un tassement de l’activité intérieure et une reprise de la demande étrangère.

En Europe, toujours concernant les matières premières, on note que le prix du gaz naturel reste à des niveaux élevés autour de 145 $. Après un faible rebond, les livraisons de gaz russe vers l’Allemagne sont au point mort, malgré les annonces de Vladirmir Poutine d’une reprise des livraisons le 8 novembre.

En Allemagne, l’indice Zew du climat des affaires (attendu en repli) a gagné 9,4 points en novembre. La partie « situation actuelle » chute en revanche de 9,1 points du fait des goulets d’étranglement et des pressions inflationnistes qui freinent la reprise à court terme. Le même indice pour l’Europe suit d’ailleurs la même tendance.

Depuis le début de l’année, les exportations allemandes progressent de 0,3 Mds€ en moyenne par mois, le dynamisme des échanges extérieurs restant néanmoins lié à la hausse des prix de l’énergie. En volume, le niveau des importations et des exportations est quasi stable depuis le début de l’année.

En France, l’enquête de conjoncture de la BdF prévoit une croissance du PIB pour le 4e trimestre 2021 de +0,75 %. Les difficultés de recrutement s’atténuent en octobre, en particulier dans les services et dans le bâtiment, mais elles se maintiennent dans l’industrie et l’automobile.

L’activité a donc retrouvé globalement son niveau d’avant-crise dans l’industrie, mais reste dégradée dans les secteurs de l’aéronautique, des transports et l’automobile.

En Europe, plusieurs pays font face à l’accélération des contaminations et se préparent à un tour de vis sanitaire afin d’éviter d’être débordés durant l’hiver. Les Pays-Bas et l’Autriche évoquent un confinement tandis que l’Allemagne rétablit des contraintes pour les non-vaccinés.

Dans ce contexte, notre position de neutralité sur les actions est maintenue, avec toujours une préférence pour les actions japonaises sur fonds de nouveau stimulus budgétaire. Sur les marchés de taux, nous privilégions toujours le crédit et avons légèrement réduit la sensibilité globale en conservant une sous-pondération aux dettes souveraines.

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