FLASH MARCHÉS : L’INFLATION EN LIGNE DE MIRE
• Le FMI a appelé la BCE à conserver une politique monétaire accommodante
• Les investisseurs ont le regard rivé sur l’inflation qui préoccupe l’ensemble des économies
• La Fed pourrait être tentée d’accélérer son calendrier de resserrement monétaire
La fin de la semaine précédente avait été alimentée par un fort mouvement d’aversion au risque du fait de la dégradation de la situation sanitaire, accentué par les tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Russie au sujet de l’Ukraine.
Les principaux secteurs touchés par l’apparition du variant Omicron ont été le tourisme, l’aérien, les loisirs et la consommation, ravivant les craintes de difficultés de recrutement qui retarderaient encore la normalisation du marché du travail, alimentant un décalage persistant entre l’offre et la demande de nature inflationniste. Les nouvelles progressivement rassurantes publiées par Pfizer et BioNTech concernant l’efficacité de leur vaccin actuel face au variant Omicron permettraient d’éviter une nouvelle vague de confinements dans les pays occidentaux qui mettrait à coup sûr un coup d’arrêt à la croissance économique.
Face aux risques pesants sur la croissance, le FMI a appelé la BCE à conserver une politique monétaire accommodante et les gouvernements à maintenir un soutien budgétaire important, mais plus ciblé. En France, une partie des plans de relance doit être centrée sur la relocalisation de la production.
Au-delà du variant Omicron, les investisseurs ont le regard rivé sur l’inflation qui préoccupe l’ensemble des économies. En Chine, la menace inflationniste est croissante. Les prix à la production ont cessé d’accélérer en novembre, sur fond d’amélioration de l’approvisionnement en énergie, mais les prix à la consommation poursuivent leur course à +2,3% (après +1,5% en octobre), ceci étant dû aux prix de l’énergie et de l’alimentaire. Les nouvelles restrictions sanitaires et l’absence de soutien budgétaire, malgré la décision au cours de la semaine de baisser le ratio de réserves obligatoires des banques afin de soutenir le crédit, apparaissent cependant insuffisants pour insuffler un nouvel élan fort pour le soutien de la croissance. Le communiqué publié par le Politburo de décembre, censé donner le ton de l’orientation politique au début de 2022, semble favorable à la croissance, mettant l’accent sur la stabilité et l’expansion de la demande intérieure, définissant un objectif de croissance du PIB autour de 5,5% pour l’année 2022.
Aux Etats-Unis, l’attention se portera sur le chiffre d’inflation à la consommation pour novembre, attendue en hausse, le cap de 6% ayant été franchi en octobre. La Fed pourrait ainsi être tentée d’accélérer son calendrier de resserrement monétaire lors de sa réunion de la semaine. L’enjeu n’est pas uniquement d’ordre financier, la hausse des prix menaçant également le pouvoir d’achat et la confiance des ménages.
Au plan politique, en Europe, Olaf Scholz a été élu chancelier en Allemagne, l’objectif du nouveau gouvernement étant de présenter rapidement un budget rectificatif pour 2021 qui lui permettra d’émettre 100 Mds€ prévus dans le budget initial mais qui n’ont pas été débloqués jusque-là. Le parlement doit également voter de nouvelles mesures pour faire face à la pandémie.
La production industrielle a rebondi en octobre, progressant de +2,8% par rapport au mois de septembre 2021. La baisse du mois de septembre est revue de -1,1% à -0,5%.
Dans ce contexte volatil, nous conservons une position de neutralité constructive sur les marchés actions dans la perspective de la nouvelle année. Sur les marchés de taux, nous maintenons une sous-pondération sur les dettes souveraines et le crédit de qualité et restons toujours prudents sur la duration, notamment allemande.