Benjamin MELMAN  » un peu plus de prudence tactique et stratégique « 

 DES MARCHÉS EN BERNE MAIS FINALEMENT RELATIVEMENT CALMES  
  On peut être frappé par le hiatus entre la mesure et le caractère ordonné avec lequel le marché se replie face à la dimension chaotique et démesurée que prend la tournure de ce conflit qui n’a cessé d’escalader jusqu’ici. Le terme «  nucléaire  » est parfois utilisé explicitement dans les menaces et dans les réponses à ces menaces et rien, à compter du lancement de l’invasion, ne se passe comme prévu. À titre de comparaison, l’Euro Stoxx avait baissé de près de 20% en août 2015 suite à une dépréciation de 3% du Yuan (qui marquait certes une forte remontée des inquiétudes sur la croissance chinoise).
 On dit souvent que les crises géopolitiques offrent de bons points d’entrée pour les investisseurs mais bien souvent, c’est aussi parce qu’elles ont été accompagnées par une « capitulation » des investisseurs. Or il n’en a rien été jusqu’ici. Par ailleurs, à ce stade du conflit, la visibilité est faible et de nombreux scénarios sont possibles. Il est encore trop tôt pour savoir à quel point la croissance et l’inflation européenne et mondiale seront affectées mais nous allons indéniablement vers une dégradation.  

  LA FED GARDE UN CAP QUI LAISSE LES INVESTISSEURS DANS LE BROUILLARD  

  Si la BCE laisse entendre qu’elle est prête à saisir certains éléments de durcissement de sa politique monétaire le temps que l’incertitude géopolitique retombe, la Réserve Fédérale est encore loin d’envoyer un tel message. Dans sa dernière déclaration aux Américains, le Président s’est focalisé sur deux sujets : l’Ukraine et l’inflation, montrant bien où sont les priorités dans ce pays, priorités à nouveau confirmées par Jerome Powell. Historiquement, pour que la Réserve Fédérale change de cap en termes de politique monétaire, il faut un durcissement très significatif des conditions financières. Il ne s’est toujours pas produit. Par ailleurs, la Fed se retrouve confrontée à la gestion d’un problème inflationniste plus menaçant qu’en Europe, une première depuis des décennies. Comme nous l’avions écrit le mois dernier, la perspective du quantitative tightening, qui n’est donc pas remise en cause par la guerre, nous inquiète  

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