3 lauréats remarquables du Prix du jury Vudailleurs.com Par Guy Mamou-Mani

Intervention du président du jury vudailleurs.com 22 Juin 2022 « Chez Françoise »

Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique et co-président de la SSII Open

L’IA est un domaine qui fait partie depuis longtemps de mes engagements aussi bien professionnel que personnel.

Ma société, Open une entreprise de Services du Numérique dont la mission est d’accompagner ses clients publics et privés dans leur transformation numérique a à ce titre développé de nombreux projets dans ce domaine.

Tout au long de mon parcours l’IA a toujours été inscrite dans la mission des différentes associations dans lesquelles je me suis investi : Syntec Numérique, CNNum, maintenant Impact IA.

Et je veux d’abord remercier Cedric Leboussi président du site vudailleurs.com qui a choisi ce thème ainsi que l’ensemble du jury qui a participé à ce projet enthousiasmant comme l’a été le précédent en 2021 autour de l’écologie.

 Dans ce nouveau monde l’IA est le moteur de cette transformation, la donnée étant son carburant.

Contrairement aux idées reçues la notion d’Intelligence artificielle ne date pas d’hier : Petit retour vers le futur….

En 1950 Turing publiait déjà un article sur le sujet.

John McCarthy, a inventé l’expression « intelligence artificielle » dans une proposition écrite en 1956.

Apparition en 1961 des systèmes experts qui sont des logiciels capables de répondre à des questions, en effectuant un raisonnement à partir de faits et de règles connues et en 1986 du deep learning un ensemble de méthodes d’apprentissage automatique

Et c’est en 2018 qu’elle est définie comme

« Champ interdisciplinaire théorique et pratique qui a pour objet la compréhension de mécanismes de la cognition et de la réflexion, et leur imitation par un dispositif matériel et logiciel, à des fins d’assistance ou de substitution à des activités humaines »

 La promesse : Analyser plus de données, Automatiser les taches fastidieuses, assister l’humain avec des robots

Depuis un certain temps nous assistons à une augmentation exponentielle des capacités de calcul des ordinateurs qui devient simultanée à une explosion du volume de données produites et collectées.

Par conséquent, grâce à ces formidables progrès techniques, l’IA permet maintenant aux entreprises de trouver un nouveau positionnement à la fois sur l’offre comme sur les processus

Mais leur adoption peine. Seulement 23% des entreprises ont adopté des technologies d’IA

Elle est soumise à de nombreuses résistances irrationnelles comme la peur du changement et d’autres plus légitimes comme sont les biais ou l’éthique qui incluent les enjeux essentiels de diversité et de mixité

Depuis quelques années elle est la source de beaucoup de craintes voire de fantasmes :Va-t-elle supprimer des millions d’emplois, déshumaniser la société, créer des deepfakes..

L’intelligence artificielle et les évolutions technologiques au travail vont vite, trop vite pour les collaborateurs. Sur plus de 8 000 personnes interrogées, trois quarts des travailleurs (et 81% des DRH) trouvent le rythme difficile à suivre. 

 On la voit quand même déjà utilisée comme un outil chez Amazon, Netflix ou le Health Data Hub

 Mais la question en suspens reste : l’IA aura-t-elle une conscience ?

Ray Kurzweil, icone du transhumanisme prédit que nous atteindrons la « singularité » sera atteinte en 2045 c’est-à-dire cette fameuse intelligence générale qui prédit une conscience, voire des sentiments à l’IA.

« L’intelligence artificielle est déjà consciente. » C’est ce qu’affirme Ilya Sutskever, le co-fondateur d’OpenAI

Je n’en reviens pas que nous ayons autant à nous battre contre des idées de science-fiction », tonne Sébastien Konieczny directeur de recherche au CNRS.

On pourrait continuer longuement ces citations contradictoires mais « même si les avancées scientifiques et technologiques pourraient l’envisager, l’intelligence artificielle n’est pas près de posséder une conscience dans le sens où nous le comprenons : une entité capable de réfléchir sur elle-même, d’inclure nos émotions dans le processus de décision rationnelle, etc. » (claire Manière)

Cette affirmation reste d’ailleurs au centre d’un débat essentiel qui a nourri les auteurs des livres de notre prix.

Ce prix a été pour chacun d’entre nous une expérience incroyable. Il nous a permis d’avoir une vision à 360 degrés de la perception de l’IA dans notre monde ; d’abord avec un état de l’art technologique avec ces essais de personnalités scientifiques reconnues puis complétés par des romans à peine d’anticipation qui nous donnent une vision de ce que peut devenir notre quotidien avec l’impact de l’IA.

Des romans aussi différents que ceux de Dos Santos, Ishiguro et même Houellebecq qui eux aussi ont intégré l’IA dans leurs derniers ouvrages.

Nous avons la conviction que l’IA va jouer un rôle majeur dans les années à venir dans la transformation de la société et que chacun d’entre nous doit s’y engager afin que comme l’a dit Henri Bergson : « notre avenir ne soit pas ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire ».

Nous félicitons tous les auteurs qui ont concouru, tous nous ont séduits et passionnés mais après de longs échanges et délibérations il a fallu faire une sélection que nous allons donc vous présenter.

Grand Prix du jury : « Les Robots émotionnels » de Laurence Devillers

Prix spécial du jury : « SARRA » de David Gruson

Coup de Cœur du jury : « Quand l’Intelligence artificielle s’éveillera » de Jérôme Béranger

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