BNY Mellon: 100’000 milliards de dollars d’investissements nécessaires pour atteindre l’objectif de neutralité carbone
Les entreprises vont devoir consacrer près de la moitié de leurs investissements aux secteurs de l’énergie et des services aux collectivités, bien qu’ils ne représentent que 6% des marchés mondiaux.
La majorité de ces investissements devront être réalisés sur les marchés émergents, qui semblent être les plus à même de faire la différence.
BNY Mellon Investment Management, gestionnaire d’actifs mondial de premier plan affichant 1 776 milliards de dollars d’actifs sous gestion au 30 septembre 2022, publie aujourd’hui, en collaboration avec Fathom Consulting, une nouvelle étude intitulée « Net Zero by 2050 », qui montre que l’économie mondiale accuse un retard important dans la réalisation des objectifs de neutralité carbone[1] à l’horizon 2050, retard qui pourrait cependant être comblé en réalisant 100 000 milliards USD d’investissements « verts »[2].
Bien que les investissements verts gagnent du terrain, l’étude montre que les gouvernements, les spécialistes de l’allocation d’actifs et les entreprises doivent redoubler d’efforts pour assurer la transition vers la neutralité carbone. Les 100 000 milliards de dollars nécessaires représentent environ 15% du total des investissements attendus à l’échelle mondiale au cours des 30 prochaines années, ou près de 3% du produit intérieur brut (PIB) mondial sur la même période. Les entreprises du S&P 500 vont devoir à elles seules déployer quelque 12 000 milliards de dollars d’investissements verts d’ici 2050 pour rester sur la bonne voie.
Shamik Dhar, chef économiste chez BNY Mellon Investment Management, déclare : « L’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 va nécessiter des investissements porteurs de changement, mais il reste atteignable. Si nous parvenons à faire ce qu’il faut, les bénéfices pour la société et les investisseurs pourront s’avérer significatifs. Mais l’investissement n’est que l’un des aspects de la question. Une mobilisation politique plus importante est nécessaire pour accélérer le rythme de la décarbonation. Des voix se sont élevées pour réclamer la mise en place d’une taxe carbone mondiale, mais selon nous, il est peu probable qu’une approche coordonnée soit adoptée, de sorte que d’autres moyens d’incitation doivent être envisagés. Les gouvernements doivent encourager les entreprises à investir tout en prenant des mesures politiques pour atténuer les risques liés à la transition. »
Brian Davidson, Responsable des questions d’économie climatique chez Fathom Consulting, ajoute : « Les aspects économiques du changement climatique restent méconnus. Cette étude apporte des éclaircissements à cet égard, et elle aidera aussi bien les entreprises que les investisseurs, de même que les responsables politiques et les autres parties prenantes, à mieux appréhender ce sujet important. »
Les secteurs critiques nécessitent un afflux de nouveaux investissements, en dépit de leurs trajectoires d’émissions actuelles
Dès lors qu’ils sont les plus exposés aux défis liés à la transition climatique, les secteurs de l’énergie et des services aux collectivités sont ceux qui ont le plus besoin de capitaux pour se décarboner. Pour pouvoir atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2050, les entreprises devront impérativement leur consacrer plus de la moitié de leurs investissements verts.
Par ailleurs, les entreprises de ces secteurs seront très probablement amenées à se défaire de « stranded assets » – des actifs polluants dont elles devront sans doute se débarrasser avant la fin de leur durée de vie économique. Selon l’étude, le volume des « stranded assets » en lien avec la transition pourrait atteindre 20 000 milliards de dollars, et plus la transition tardera à être mise en œuvre, plus il augmentera. Afin de limiter le risque financier pour les investisseurs, les entreprises doivent identifier et prendre en compte les coûts liés à l’élimination de ces actifs.
Kristina Church, Responsable mondiale de la stratégie responsable de BNY Mellon Investment Management, déclare : « En tant qu’investisseurs responsables et garants des actifs de nos clients, nous identifions d’importantes opportunités de valeur dans les entreprises dotées de plans de transition crédibles. Un dialogue constant avec les acteurs du secteur public et les entreprises est essentiel pour assurer une transition juste. Ce n’est qu’en tout dernier ressort qu’un désinvestissement doit être envisagé, si une entreprise ne s’engage pas sur la voie de la transition. L’engagement permet d’orienter les capitaux vers les secteurs et les régions qui en ont le plus besoin, et c’est là que la transition offre les meilleures opportunités aux investisseurs. »
Opportunités pour les investisseurs
Les 100 000 milliards de dollars d’investissements verts nécessaires laissent entrevoir d’importantes opportunités pour les investisseurs dans un grand nombre de secteurs et de régions. Les entreprises offrant aux secteurs de l’énergie et des services aux collectivités les moyens de se décarboner – en particulier celles fournissant des solutions de stockage sur batterie, des infrastructures réseau et des systèmes de canalisations pour la capture du carbone ainsi que pour l’hydrogène et le gaz naturel – sont susceptibles d’en devenir les principales bénéficiaires.
Du point de vue géographique, les marchés émergents absorberont plus de la moitié des 100 000 milliards de dollars et la Chine, près d’un quart à elle seule. La part des investissements verts mondiaux devant être allouée aux pays émergents pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs de neutralité carbone est supérieure à leur contribution actuelle au PIB mondial annuel. Dans la mesure où elle fait appel à des solutions de décarbonation moins onéreuses que celles mises en œuvre dans les économies développées, la transition dans les pays émergents peut générer des performances plus élevées, du point de vue financier comme environnemental, pour les investisseurs axés sur les placements d’impact.