L’investissement à impact Par Bernard Attali

Après des années de crises sociales, écologiques et maintenant sanitaires, la société cherche
à évoluer rapidement, de façon plus réfléchie et plus consciente de son environnement.
Ce changement de paradigme peut se voir dans la création de nouveaux modèles
d’investissement, tel que l’investissement à impact.

Dans ce contexte, l’investissement à impact prend tout son sens. Ce concept récent, initié en 2007 par la fondation Rockefeller et repris une année plus tard par le Global Impact Investing Network (GIIN), apparait aujourd’hui comme une thématique d’investissement incontournable

Il englobe les investissements réalisés par des entreprises, organisations ou fonds d’investissement dont le but – ici l’intention à une place primordiale – est de générer une diversité d’impacts sociaux et environnementaux positifs, qui bien sûr sont suivis de rendement financier.

Il se distingue des analyses ESG (Environnementale, Sociale, et Gouvernance), qui se préoccupent du respect des normes et de la compliance.

L’investissement à impact est ainsi un mixte entre investissement traditionnel, avec une espérance de gains, et investissement philanthropique avec une recherche de solutions pour des problèmes sociaux et écologiques (selon un rapport de la Commission Européenne).

Le monde de la finance a su prendre conscience, sans malheureusement anticiper de cette urgence climatique et sociale. Cet investissement à impact est symbolique d’une volonté de changement, et permet (enfin) prendre en main le destin de notre société. L’investissement à impact est ainsi un premier pas vers un modèle financier plus juste et raisonné.

Le monde assiste aujourd’hui à un réel raz de marée de l’investissement à impact avec une
hausse de 42% en 2021
par rapport à l’année précédente et un total de 715 milliards de dollars
investit, l’équivalent du PIB d’un pays comme la Colombie !

À un niveau plus local, la France n’est pas en reste non plus, avec une multiplication par 8 du
nombre de fonds à impact entre 2012 et 2021, pour un encours de 60 milliards d’euros (+148%
par rapport à 2020).

Les investissements à impact ne génèrent pas uniquement des externalités positives mais sont également sources de subventions pour les PME et de valorisation de leur marque employeur.

Aussi les entreprises, qu’elles soient PME ou CAC40 communiquent sur le montant de leur
investissement à impact
dans le cadre de la déclaration de leurs performances extras financières.

Ainsi, il apparait clairement que cette notion d’investissement à impact s’inscrit dans une
tendance lourde : l’appréciation d’une entreprise ne s’évalue pas uniquement à l’aune de
ses performances économiques mais tient compte tout autant de ses performances extrafinancières.

L’investissement à impact peut-il alors concilier à la fois les intérêts légitimes des
actionnaires (shareholders) et des parties prenantes (stakeholders) ?

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