Selon AllianzGI, dans un contexte de marché complexe, les investisseurs devront rester prudents et sélectifs au 2nd semestre

A l’approche du second semestre, l’environnement macroéconomique est difficile à déchiffrer.  La zone euro est, techniquement, en récession. Les indicateurs avancés signalent également une récession à l’horizon aux États-Unis. Mais il est difficile d’évaluer le moment exact, et surtout la profondeur, de celle-ci. D’autant que les surprises sur l’inflation, tout comme sur la résilience de l’activité, ont été nombreuses ces derniers mois et pourraient se reproduire. Par ailleurs, le secteur bancaire reste résilient en Europe, où les banques sont plutôt un facteur de soutien des acteurs économiques.

A long-terme, l’équation se complexifie. La monétisation des finances publiques grâce aux taux d’intérêts négatifs est terminée, ce qui va exiger une meilleure maitrise de celles-ci. Et les incertitudes géopolitiques, notamment l’issue des élections américains en 2024 continuent à peser.

Côté taux, les Banques centrales ne sont plus sur la même trajectoire. Aux Etats-Unis, la Fed est proche de son taux terminal, tandis que la BCE est contrainte à continuer son chemin, face à une inflation toujours trop élevée.

« Nous estimons toutefois que, compte tenu de la persistance de l’inflation cœur, les anticipations de marché ne prennent pas suffisamment en compte le potentiel de hausses de taux restant dans le cycle de resserrement monétaire en Europe, tout comme le fait que les taux devraient rester élevés plus longtemps qu’anticipé aux Etats-Unis », explique Franck Dixmier, Global CIO Fixed Income chez AllianzGI. « Le contexte offre aux investisseurs des opportunités de bâtir des positions longues sur le marché américain. En revanche, les parties courtes restent fragiles, surtout en zone euro ».

Crédit

Le marché du crédit ne révèle pas de signes avant-coureurs d’un ralentissement de l’économie. Les entreprises ont bien résisté à la hausse rapide des taux en 2022 malgré les craintes du marché et ont su gérer le coût des entrants et préserver leurs marges. Elles abordent le deuxième semestre avec de bons fondamentaux, comme le montre un certain nombre d’upgrades. La crainte du mur de la dette de 2024 s’estompe, le refinancement ayant déjà débuté. A ce stade, le marché de la dette reste ouvert pour les obligations et les loans, avec peu d’émetteurs, mais qui trouvent leur financement.

Cependant, avec la hausse du coût de financement, les entreprises les plus endettées, notamment celles du secteur immobilier pourraient se trouver en difficulté au second semestre. Le taux de défauts devrait progresser pour converger vers son niveau historique et conduire à des restructurations, des cessions d’actifs ou des augmentations de capital.

« L’ampleur de la récession, si elle se matérialise, sera déterminant pour le marché, qui reste confiant sur le profil des entreprises pour le moment », remarque Vincent Marioni, Global CIO Credit chez AllianzGI. « Les niveaux actuels de rendements rendent la classe d’actifs attractive mais il faudra être particulièrement sélectif ».

Actions

Le marché actions a bien résisté dans la première partie de l’année, profitant de la reprise chinoise. La valorisation du marché est faible, alors que la dynamique de révisions bénéficiaires est positive. Les entreprises continuent à faire preuve d’une capacité étonnante à augmenter leurs prix. La baisse du coût des intrants n’étant pas répercutée, ou que partiellement, sur les prix de ventes, elle leur permet de maintenir leurs marges, voire de les améliorer. L’intelligence artificielle anime le marché, comme le montre le rebond spectaculaire des Fangs.

Au deuxième semestre, l’évolution de l’inflation et sa traduction dans les politiques monétaires des Banques centrales seront déterminantes pour les marchés actions et leur valorisation. La cherté de l’énergie devrait peser en Europe, ce qui pourrait poser sur le long terme la question de la désindustrialisation. Toutefois, les plans de relance, et notamment l’Inflation Reduction Act aux Etats-Unis et la transition énergétique sont porteurs pour l’industrie.

« La digitalisation devrait rester un facteur de croissance structurel, tout comme la transition énergétique, explique Catherine Garrigues, Directrice de la stratégie actions Convictions chez AllianzGI. « Il faudra être sélectif, privilégier des portefeuilles équilibrés entre les styles, éviter les bilans trop endettés, les industries trop énergivores et préférer les sociétés ayant montré leur capacité à montrer leurs prix. »

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