LVMH : POURQUOI LES GROUPES DE LUXE SONT DEVENUS DES PROMOTEURS IMMOBILIERS ?

Les adresses sont prestigieuses, à commencer par le 22, avenue Montaigne, qui n’est autre que le vaisseau amiral du groupe de luxe. Cet immeuble de 18.700 m² (16.000 m² de bureaux et 2.700 m² de commerces accueillant une boutique Louis Vuitton) était détenu à 60 % par la famille Dray et déjà à 40% par LVMH. Le deuxième immeuble est situé au 7, rue de la Paix, entre la colonne de la place Vendôme et l’Opéra. Il offre 3.100 m² de bureaux loués à plusieurs locataires et 500 m² de commerces occupés par le joailler horloger Piaget. Enfin, le troisième immeuble est situé au 12, place des Etats-Unis dans le XVIe arrondissement, 5.600 m² de bureaux loués à la maison de haute-couture Martin Margiela.
Entre les Champs et Montaigne
De nombreux mouvements immobiliers sont en cours au sein groupe LVMH. En janvier 2023, l’immeuble du 50 avenue Montaigne, baptisé « 50 Montaigne », accueillera plusieurs centaines de salariés du groupe sur 12.500 mètres carrés de bureaux. L’édifice a nécessité trois ans de travaux de rénovation pour 100 millions d’euros par le groupe immobilier d’origine saoudienne Olayan. Au numéro 30 toujours de l’avenue Montaigne, l’ancien hôtel particulier de Christian Dior a été métamorphosé après près de trois ans de travaux pour déployer sur 10.000 m² une boutique qui réunit l’ensemble des collections (femme, homme, beauté et maison), les ateliers de couture et de la joaillerie, trois jardins, un restaurant, un café et une pâtisserie, ainsi qu’une suite privative XXL. Reste à savoir enfin qui de Dior ou de Tiffany, la marque de joaillerie américaine rachetée en 2021, occupera les anciens locaux d’HSBC sur les Champs-Elysées.

LVMH à Tokyo
LVMH investit dans l’immobilier… également à Tokyo. Il est partenaire en effet, à côté du groupe de BTP japonais Mori et de deux autres acteurs, dans un projet de complexe commercial et de bureaux dans le quartier de Ginza, haut lieu du luxe tokyoïte. L’investissement global est de 83 milliards de yens, soit près de 600 millions d’euros pour une surface totale de 147 600 m² répartis en 13 étages et six niveaux de sous-sol.
L’agence Bloomberg rapporte que nombre de projets de ce type commencent à être annoncés en prévision des jeux olympiques , dont les Japonais attendaient un bond de la consommation avec un bond du tourisme également.
Cela conduit du coup à un renchérissement du prix des terrains, d‘autant plus que l’on s’intéresse à une zone à prix déjà élevés. Selon Bloomberg, qui cite les Pouvoirs publics japonais, le prix des terrains à Ginza aurait augmenté de près de 10 % en 2013 par rapport à l’année précédente.