Pourquoi la Société Générale plonge en Bourse après la présentation de son plan stratégique?

La banque a dévoilé ce lundi son nouveau plan stratégique, un peu moins de quatre mois après la prise de fonction du nouveau patron Slawomir Krupa. Les objectifs fixés sont jugés conservateurs par les marchés. L’action chute de plus de 13 % en Bourse.

Le patron de Société Générale en poste depuis près de quatre mois, Slawomir Krupa, a dévoilé ce lundi à Londres, le nouveau plan stratégique de la banque pour les trois années à venir.

Les nouveaux objectifs ont reçu un accueil glacial en bourse. Le cours de l’action décroche de plus de 12 %, dans un marché baissier. Le nouveau directeur général, Slawomir Krupa, a voulu jouer la prudence face à une conjoncture qui se dégrade et miser sur la rentabilité plutôt que sur la croissance.

La banque doit faire des économies

La Société Générale ne va pas mal, mais elle doit se remettre en question. Elle est plus fragile que la BNP Paribas ou Crédit Agricole SA. C’est ça, le message du nouveau patron. Le titre valait quasiment 35 euros fin 2021, il était hier soir à un peu plus de 23.


Le groupe doit faire des économies. Ça a commencé avec la fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord. La banque est aussi sortie de plusieurs pays d’Afrique. Elle doit maintenant conquérir plus de clients grâce à sa banque en ligne, Boursorama. L’objectif est de passer de 5 à 8 millions de clients en 2026.
  
Pour les années qui viennent, Slawomir Krupa se fixe donc des objectifs prudents mais réalistes. Trop prudents, ont répondu hier les marchés financiers.

La contribution de Boursorama attendue en hausse

Pour la banque de grande clientèle et solutions investisseurs, qui comprend notamment les activités de banque de financement et d’investissement, « Société Générale cible un coefficient d’exploitation inférieur à 65% en 2026, sur la base d’une croissance annuelle des revenus comprise entre 1% et 2% en moyenne sur les activités de financement et conseil » entre 2022 et 2026. Le groupe vise aussi des revenus compris entre 4,9 milliards et 5,5 milliards d’euros pour ses activités de marché.

Dans la banque de détail en France, le coefficient d’exploitation est attendu en dessous de 60% à l’horizon 2026, « avec davantage de revenus et une base de coûts réduite », a indiqué Société Générale. « Cette ambition sera portée par une plus grande efficacité du réseau de détail en France combinée à une contribution plus importante de Boursorama », a ajouté le groupe.

Les projets visant à stimuler l’acquisition de nouveaux clients chez Boursorama, qui entraîneront des pertes à court terme, ne sont pas de nature à rassurer les investisseurs, commentent les analystes de KBW.

Concernant ALD, la filiale spécialisée dans le financement longue durée de véhicules, que la banque présente comme son « troisième pilier », Société Générale a relevé sa prévision de coûts de restructuration liés au rachat de LeasePlan à 525 millions d’euros pour la période 2022-2025, contre 475 millions d’euros attendus auparavant. ALD prévoit également un coefficient d’exploitation de 52% en 2026, et non plus de 47%.

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