Riz : va-t-on vers une crise mondiale ?

Le marché du riz est confronté ces dernières semaines à de sérieuses secousses. Fin juillet 2023, New Delhi a interdit l’exportation de riz blanc non basmati afin de limiter l’inflation sur le marché intérieur. Cette interdiction a de fortes répercussions au niveau mondial. Le prix du riz est à son plus haut niveau depuis 15 ans. Alors, cette situation va-t-elle durer ? 

C’est la troisième céréale la plus produite et la plus consommée dans le monde après le blé et le maïs. C’est la denrée principale pour la moitié de l’humanité, surtout en Asie qui concentre 90 % de la consommation et de la production de riz. On y consomme en moyenne plus de 100 kg de riz par an et par habitant, contre moins de 10 kg en Occident. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, notamment en Afrique de l’Ouest, le riz tient une place importante. On y consomme entre 30 kg et 60 kg par an et par personne.

Premier concerné, le riz basmati devrait voir sa production fortement baisser. En cause notamment, la situation climatique en Inde et au Pakistan, deux grands pays producteurs de basmati. De fortes chaleurs (la barre des 50°C franchie plusieurs fois) suivies de terribles inondations : 10 % de la surface des deux territoires a été sous les eaux, entraînant la perte d’au moins 250.000 tonnes de riz.

En Europe, l’eau a manqué dans les principaux pays producteurs cette année (Italie, Espagne, Grèce), affectant les rendements. Sur certaines variétés comme l’arborio, la SRF estime que la baisse de production pourrait atteindre 40 %.

Des droits de douane doublés en Union Européenne

Des facteurs géopolitiques ont également déstabilisé le marché du riz, directement ou indirectement, comme la guerre en Ukraine. Par ailleurs, depuis le 1er septembre 2022, l’Union Européenne a porté les droits de douane à l’importation des riz cargo de 30 à 65 €/T.

Dans le même temps, l’Inde, qui aura exporté 21 millions de tonnes de riz en 2021/22 (soit 40 % des échanges mondiaux), a instauré une taxe de 20 % sur l’exportation de cette denrée.

L’Inde réduit ses exportations

Dans la foulée de restrictions appliquées au blé et à la farine de blé, l’Inde va arrêter d’exporter le riz blanc non-basmati, une nouvelle qui risquerait d’impacter le marché mondial. Cette décision a pour but de freiner l’inflation en Inde, qui fait face à une importante hausse des prix sur l’alimentaire notamment.

La société Gro Intelligence craint que l’Inde n’élargisse ce genre de restrictions à d’autres denrées pour faire face à l’inflation. Le prix du riz est actuellement plus élevé que ces deux dernières années à cause du phénomène El Nino. Cette tendance climatique entraîne un réchauffement global des températures et fait baisser les précipitations, pourtant essentielles dans les rizières.

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