Que changerait le compte épargne-temps « universel » dans la vie des travailleurs ?
Le compte épargne temps (CET) traditionnel a été créé avec les 35 heures au début des années 2000. L’objectif était de permettre aux salariés d’une entreprise qui décidait d’adhérer au système d’épargner des jours de congé ou de RTT pour se former avec, plus tard, la possibilité que ce temps de travail « mis de côté » soit transformé en monnaie sonnante et trébuchante. Il s’agit donc aujourd’hui de transformer le dispositif en une version élargie, inscrite à l’agenda social pour cette année par la Première ministre, Élisabeth Borne. Les recommandations du gouvernement pour élaborer le nouveau texte doivent être envoyé, lundi 20 novembre, aux partenaires sociaux.
Le CET devient le CETU
Aujourd’hui, dès qu’un salarié commence à travailler, il accumule des droits à la formation qu’il enregistre sur un compte personnel. Ce sont des droits qui peuvent être dépensés tout au long de l’année. Le CETU (Compte épargne temps Universel) vise à élargir le système aux entreprises qui n’ont pas encore mis en place le dispositif initial. Ainsi, les jours épargnés par l’employé au fil des ans, quelle que soit son entreprise ou sa branche d’activité, pourront être transformés, à un moment donné, en jours de congé ou en compléments de rémunération.
L’idée est réapparue pendant la difficile réforme des retraites. Il s’agit désormais, aux partenaires sociaux de se mettre d’accord sur le périmètre et les conditions auxquelles les salariés pourront en profiter. Tout sera mis sur la table, du type de contrat de travail, à l’ancienneté, en passant par les spécificités par secteurs d’activité.
Une manière de contribuer au bien-être au travail ?
Le CET universel pourrait tout de même être difficile à mettre en place dans certaines entreprises, notamment les plus petits cars si un employé décide de poser une longue période de congés d’un coup, cela pourrait être compliqué pour l’employeur. Mais du côté des salariés, le CET peut être avantageux pour ne pas perdre les jours de congés qui n’ont pas pu être posés au cours de l’année, mais aussi pour compléter leur rémunération quand ils le souhaitent. Les jours accumulés peuvent notamment permettre de réduire progressivement leur activité, par exemple avant de partir en retraite. Un système qui pourrait contribuer au bien-être au travail, un sujet majeur alors que 44% des salariés français seraient en état de détresse psychologique, selon une étude des psychologues du cabinet Empreinte humaine.