Selon AllianzGI, l’année 2024 devrait être celle de la normalisation sur les marchés

Selon les experts d’AllianzGI, en cette fin d’année, l’environnement macroéconomique reste difficile à déchiffrer, la récession se faisant toujours attendre. Elle devrait se matérialiser début 2024, mais son amplitude est complexe à prévoir. En revanche, l’année 2024 devrait être celle de la normalisation : normalisation des politiques monétaires, normalisation des courbes de taux, des primes de terme et des primes de risque, et normalisation au niveau microéconomique, tant dans les croissances organiques des sociétés que des résultats.

Taux

Les politiques monétaires ont atteint la phase la plus mure du cycle de normalisation. Selon AllianzGI, la Réserve fédérale américaine (Fed) a terminé son cycle de hausse de taux. Ceux-ci devraient toutefois rester sur un plateau sur les prochains trimestres, équivalent à un resserrement passif de la politique monétaire par la hausse des taux réels. Côté Banque centrale européenne, il est prématuré d’exclure une poursuite de la hausse des taux du fait d’une inflation cœur toujours tenace. Si le scenario de la Fed est bien compris par les marchés, l’absence de toute anticipation d’une possible hausse de la BCE est un facteur de fragilité pour les marchés de taux euro.

Cette normalisation, notamment aux Etats-Unis, devrait avoir un effet stabilisateur et la volatilité sur les marchés de taux devrait s’atténuer. Par ailleurs, les facteurs techniques (réduction du bilan de la Fed, retrait des investisseurs asiatiques…) devraient participer à une pentification de la courbe des taux.

« Ce contexte devrait donner de la visibilité sur les marchés de taux, notamment aux Etats-Unis. Le monde obligataire est de nouveau investissable. Les investisseurs devraient trouver de la performance sur toutes les parties de la courbe, mais notamment sur la partie intermédiaire. Le positionnement sur la courbe sera différentiant. » explique Franck Dixmier, Global CIO Fixed Income chez AllianzGI.

Crédit

Dans un contexte de normalisation des politiques monétaires mais de taux qui devraient rester durablement élevés, le marché du crédit devrait continuer à être attractif. En effet, les fondamentaux de crédit de la majorité des émetteurs Investment Grade (IG) et High Yield (HY) résistent convenablement au Q3, tout en partant d’une base solide post Covid.

Avec le retrait des banques centrales des marchés, l’argent a désormais un coût et les émetteurs doivent payer des taux d’intérêts 2 à 10 fois supérieurs par rapport aux niveaux d’il y a 2 ans. Malgré cela, selon les experts d’AllianzGI, le taux de défaut devrait augmenter, mais ne pas dépasser son taux historique. Si la hausse du coût de financement est problématique pour les plus endettées, la plupart des entreprises ont accès aux marchés de la dette et devraient pouvoir se refinancer, à condition d’accepter et de pouvoir offrir un rendement en adéquation avec les attentes des marchés.

« Les rendements de la classe d’actifs offrent une rémunération attractive du risque pour les investisseurs. La capacité à éviter les événements de Crédit sera déterminante pour la performance en 2024. Côté secteurs, AllianzGI est prudent sur les cycliques, un secteur où le ralentissement économique devrait se matérialiser dans les résultats. Le secteur immobilier pourrait retrouver des couleurs avec les perspectives de baisse des taux, mais il faudra être prudent et sélectif. Le secteur bancaire présente des opportunités pour les investisseurs qui peuvent y trouver un couple risque/rendement attractif », remarque Vincent Marioni, CIO Credit chez AllianzGI.

Actions

Selon AllianzGI, le marché actions a bien rebondi en cette fin d’année, un rebond qui compense le creux de la mi-année. Après deux années de derating, la valorisation du marché est faible et les entreprises ont pour le moment bien résisté au ralentissement économique. Les excès de la sortie du Covid ont pris fin et les entreprises sont en phase de normalisation, tant du côté de la croissance organique que des carnets de commandes et des chaines d’approvisionnement. Le pricing power s’érode. Côté demande, la normalisation de la consommation est aussi en cours, sous le coup du ralentissement économique, et dans l’industrie par la fin du déstockage, notamment aux Etats-Unis.

« Dans ce contexte, il faut privilégier les entreprises qui distribuent des dividendes, tels qu’on en trouve dans  le secteur bancaire et assurantiel ou les télécoms. Les small caps, qui ont beaucoup souffert,  devraient bénéficier d’un éventuel rally sur les taux » explique Catherine Garrigues, Directrice de la stratégie actions Convictions chez AllianzGI. « Il faudra être attentif aux entreprises trop endettées et se méfier du secteur de la consommation, en difficulté à court terme. Nous continuons à jouer la transition énergétique, notamment les entreprises qui apportent des solutions à leurs clients. »

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