La lignée des GITANA se poursuit
Les membres du http://www.gitana-team.com/ étaient réunis, ce jeudi 7 décembre à Paris, autour d’Ariane de Rothschild pour une célébration, la remise du Prix Henri Kummerman par l’Académie de Marine, mais aussi pour une grande annonce portant sur l’avenir de l’écurie aux cinq flèches. Héritière d’une saga maritime familiale unique au monde, Ariane de Rothschild entend bien perpétuer cette lignée légendaire, qu’avec son mari Benjamin de Rothschild ils ont mué en école d’excellence et en véritable laboratoire technologique. À l’été 2017, le Gitana Team dévoilait le Maxi Edmond de Rothschild : un pionnier ! Le premier grand trimaran de course au large conçu pour voler en haute mer. Six ans plus tard, l’équipe annonce sa descendance. Une nouvelle monture volante signée par un design team unifié Verdier/Gitana et construit à Lorient par CDK technologies. Ce maxi-multicoque de nouvelle génération verra le jour courant 2025.
Un nouveau Maxi Edmond de Rothschild est en route
Avec 150 ans d’histoire maritime, les Gitana s’inscrivent incontestablement dans le temps. Une lignée qui n’est pas près de s’arrêter avec l’annonce officielle – ce jeudi – du lancement de la construction d’un nouveau Maxi Edmond de Rothschild.
Si Gitana 17 a bousculé les standards il y a près de sept ans avec l’avènement du vol hauturier, son successeur, un ULTIM de 32 mètres de long pour 23 mètres de large, ne devrait pas non plus manquer d’arguments. Pensée pour respecter le cadre architectural de la Classe (dimensions et règles principales), cette nouvelle unité conservera cependant une certaine liberté dans des développements ciblés, comme ce fut le cas avec Gitana 17 notamment sur les sujets d’asservissement. Car pour reprendre la formule de son architecte principal, ce maxi sera une nouvelle fois un 2-en-1 : archimédien et volant, solitaire et équipage, course et record ; un véritable couteau suisse qui sera le fruit d’un design team de haut vol réunissant Guillaume Verdier et son équipe, rejoints sur ce projet par Benjamin Muyl notamment, et le bureau d’études Gitana, dirigé par Sébastien Sainson, plus que jamais impliqué dans la conception.
Si au premier coup d’œil, Gitana 18 pourra ressembler à son prédécesseur, dans les faits les deux géants seront très différents et ce malgré une géométrie de plateforme similaire. Dans les grandes lignes du cahier des charges de cette nouvelle unité aux cinq flèches figurent les deux grands axes immuables : l’amélioration du « moteur », c’est-à-dire les voiles et tout ce qui est au-dessus du pont, et la limitation de la trainée. En matière d’aérodynamisme, un effort important sera consacré à la plateforme puisque ce Maxi sera le premier construit autour d’une nouvelle règle de visibilité, mais aussi au gréement. Côté hydrodynamisme, l’ensemble des appendices (foils, safrans, dérive aile de raie) sera revu notamment pour voler plus tôt et bénéficiera non seulement de l’état de l’art mais aussi et surtout de l’expertise acquise grâce à la somme de datas collectés sur Gitana 17. Enfin le nouveau Maxi Edmond de Rothschild est pensé avec la volonté affirmée d’avoir un bateau encore plus typé pour les grandes traversées et les grands défis notamment pour améliorer les performances à hautes vitesses dans des mers formées.
Une grande nouveauté fait également partie du projet « Gitana 18 », puisque le nouveau géant sera construit chez CDK Technologies. L’écurie aux cinq flèches a en effet choisi de faire confiance à Stéphane Digard et ses équipes de CDK Group. Leurs dernières réalisations tant chez les ULTIM que dans d’autres classes, le sérieux de leur démarche, la qualité de leurs infrastructures avec un outil industriel de pointe qui répond à l’ensemble des attentes et des process de fabrication ont motivé le choix final. Sans oublier la proximité, un atout tant dans la gestion du projet que pour la démarche d’impact en place chez Gitana. Le suivi de construction sera piloté par Pierre Tissier, le directeur technique de l’écurie.
Les premiers plis de carbone de ce nouveau géant seront drapés dans les prochaines semaines tandis que la mise à l’eau est programmée en septembre 2025.
Le Prix Henri Kummerman, la reconnaissance d’une grande lignée au-delà d’une distinction |
---|
Le Prix Henri Kummerman, décerné ce jeudi par l’Académie de Marine à Ariane de Rothschild, récompense une personnalité ou une équipe qui se distingue par ses travaux ou ses succès dans le domaine de l’amélioration des méthodes de construction ou d’exploitation des navires de commerce de toute sorte.
Ce prix qui intervient un an après l’éclatante victoire de Charles Caudrelier sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe et le doublé du Gitana Team dans la légendaire transatlantique en solitaire, est une reconnaissance de l’esprit pionnier et innovant qui guide la saga Gitana depuis sa création il y a près de 150 ans.
Lancée en 1876, avec des bateaux à vapeur sur les eaux du lac Léman, par Julie de Rothschild, la lignée des Gitana a goûté l’eau salée dans les années 1960 avec le baron Edmond de Rothschild, féru défenseur des monocoques et de l’art de vivre du Yachting. En 2000, son fils, Benjamin de Rothschild fait basculer l’histoire dans le monde des multicoques, des bateaux dont la technologie et les performances le fascinent et dans lesquels il perçoit très vite l’avenir.
La saga des Gitana est intrinsèquement liée à l’histoire de la famille d’Ariane de Rothschild et des valeurs qu’elle défend. À travers les décennies, chaque génération a apporté son niveau d’exigence, son style et son regard novateur sur les différents Gitana afin de perpétuer la tradition maritime familiale unique au monde tout en la réinventant. Ces générations partageaient en revanche une ambition commune : tester les limites de l’époque pour être les meilleurs, car derrière chaque génération de Gitana il faut lire une incarnation très concrète des valeurs de progrès, d’excellence et de dépassement.
Cette distinction salue enfin l’audace et la vision dont ont fait preuve Ariane de Rothschild et les équipes de Gitana avec la construction et la mise au point du Maxi Edmond de Rothschild, le premier maxi-trimaran océanique conçu pour voler, qui, depuis sa mise à l’eau en 2017, a ouvert une nouvelle ère dans la course au large
À un mois du grand défi planétaire
Le 7 janvier prochain sera donné le départ de l’Arkea Ultim Challenge – Brest, le premier tour du monde en course et en solitaire des ULTIM. Pour les six pionniers et leurs équipes, la fin d’année 2023 s’annonce studieuse car c’est à une course contre la montre technique que se livrent actuellement les teams pour contrôler, vérifier et préparer à nouveau les géants de 32 mètres après une Transat Jacques Vabre bien engagée.
Fin décembre, le 29 très précisément, le Maxi Edmond de Rothschild et ses adversaires rejoindront le quai Malbert et les pontons de la cité du Ponant. Après dix jours de festivités dont les brestois ont le secret, Charles Caudrelier et ses cinq compagnons d’aventure largueront enfin les amarres pour s’attaquer aux 22 000 milles (environ 40 000 km) de cet incroyable défi planétaire. L’Atlantique et ses nombreux pièges, les trois grands caps mythiques à laisser à bâbord, la dureté des mers du Sud, la magie de la navigation en solitaire inévitablement associée au dépassement de soi : tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette grande première une expérience mémorable.
Il y a trente ans, en 1993, Bruno Peyron bouclait à la tête d’un équipage de 5 personnes le tour du monde en 79 jours et quelques heures. Seuls sur les unités aux dimensions XXL – 32 mètres de long par 23 mètres de large – les solitaires de l’Arkea Ultim Challenge visent entre 45 et 50 jours pour boucler cette circumnavigation ; c’est dire la grandeur du défi qui les attend !
Aujourd’hui une femme, Ellen MacArthur, et trois hommes – Thomas Coville, Francis Joyon et François Gabart – sont parvenus à réaliser l’exploit de faire le tour du monde en solitaire sur un grand multicoque lors de records. Rejoindre ce cercle très fermé constitue bien l’objectif du skipper du Maxi Edmond de Rothschild dans les prochaines semaines. Dans un mois, ils s’y attaqueront sur des maxi-trimarans volants et en course.