Début de l’assouplissement de la BCE, bilan du NGEU, pas de turbulences pour les résultats financiers du secteur aérien

Banque centrale européenne

 Lancement d’un cycle d’assouplissement prudent. Lors de la réunion du 6 juin, nous nous attendons à ce que la BCE entame un cycle d’assouplissement prudent en abaissant le taux de dépôt de 25 points de base à 3,75 %, sa première baisse de taux depuis la pandémie de Covid-19 en 2020. Cette décision intervient malgré les récentes surprises à la hausse de l’inflation et les données salariales, ce qui obligera les décideurs politiques à adopter un ton belliciste, en mettant l’accent sur la dépendance aux données et sur une approche réunion par réunion à l’avenir. Afin de ne pas trop nous écarter de la Fed, qui devrait maintenir ses taux directeurs à un niveau élevé plus longtemps, nous maintenons notre vision de longue date d’une seule réduction des taux en 2024 et d’un taux final de 2,5 % à atteindre courant 2025.

 Next Generation EU (NGEU)

Le secret de la réussite économique de l’Europe du Sud ? À mi-parcours de la fenêtre de décaissement des fonds Next Generation EU (NGEU), nous constatons que les pays du sud de l’Europe ont le mieux réussi à exploiter cette crinière européenne même si les décaissements varient de 24 % en Espagne à 52 % en Italie. Alors que l’Europe du Sud a vu ses économies stimulées par l’essor du tourisme et des mesures de soutien budgétaire spécifiques à chaque pays, telles que le crédit d’impôt Superbonus en Italie, les fonds NGEU pourraient également avoir contribué de manière significative à la croissance économique : dans le cas de l’Italie, jusqu’à 2 points de pourcentage de la croissance cumulée sur la période 2021-2023 peut être attribuée au NGEU, avec un impact similaire observé pour la Grèce, et un peu moindre pour l’Espagne et le Portugal.

Compagnies aériennes

 Jusqu’en haut. Malgré une inflation persistante des services et un ralentissement économique, les consommateurs continuent de dépenser en voyages. En 2023, 1,3 milliard de personnes ont voyagé à l’international (+33 % sur un an), tandis qu’au premier trimestre 2024, le tourisme international a atteint plus de 285 millions de voyageurs (97 % des niveaux d’avant la pandémie). Alors que les compagnies aériennes continuent de faire face à des contraintes de capacité provoquées par des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des incidents de sécurité et le retrait de vieux avions, les prix des billets d’avion devraient rester élevés. Néanmoins, les compagnies aériennes s’attendent à ce que la demande atteigne un niveau record cette année, avec une augmentation attendue du nombre de passagers aériens mondiaux de +10,4 % sur un an et un renforcement des rendements passagers de +3,2 %. Cela devrait conduire à une croissance des revenus de +6,5 % sur un an (à 967 milliards de dollars) et à un bénéfice net de 30,5 milliards de dollars.

Ludovic Subran 

Chef économiste d’Allianz

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