Actions américaines : les concessions de Donald Trump redonnent espoir aux marchés Par Johan Van der Biest, Head of Thematic Global Equity
Après l’accès de volatilité et la correction massive qui ont suivi le « Jour de la libération », le moral des investisseurs s’est redressé grâce à l’adoption par le président Trump d’une attitude plus conciliante en matière commerciale. Les marchés ont bien accueilli l’annonce d’une suspension de 90 jours des droits de douane réciproques pour les pays n’ayant pas engagé de mesures de rétorsion, parallèlement à la poursuite des négociations avec la Chine. Les actions américaines se sont nettement redressées, même s’il est trop tôt pour considérer que nous sommes tirés d’affaire.
Les moyennes capitalisations de croissance en tête du rebond
Entraînées par les moyennes et grandes capitalisations de croissance, les actions américaines ont repris plus de 10 % depuis le plancher du 8 avril. Les secteurs cycliques ont eux aussi largement contribué au rebond. Au-delà de surperformances notables dans l’industrie, ce sont les technologies de l’information qui ont enregistré les gains les plus importants.
La saison des résultats du premier trimestre 2025 bat son plein
Aux États-Unis, les publications de résultats s’accélèrent. Au moment de la rédaction du présent rapport, 72 % des entreprises du S&P 500 avaient publié leurs comptes trimestriels. Plus de 75 % d’entre elles ont dépassé les prévisions de bénéfices, même s’il convient de noter que ces prévisions avaient déjà été considérablement revues à la baisse. Pour ce premier trimestre 2025, la croissance annuelle combinée des bénéfices du S&P 500 s’établit à près de 13 %, ce qui en fait le deuxième trimestre consécutif de croissance à deux chiffres.
Toutefois, les prévisions des entreprises sont plus prudentes dans le contexte des tensions commerciales provoquées par l’administration Trump. Selon FactSet Research, près de 60 % des entreprises qui ont publié leurs résultats à ce jour ont évoqué des perspectives négatives. Les analystes continuent dès lors d’abaisser leurs projections pour le reste de l’année. Les inquiétudes liées aux droits de douane et au risque de ralentissement, voire de récession, sont les principaux facteurs à l’origine de ces révisions.
Compte tenu de ces perspectives prudentes et du récent rebond, le S&P 500 se négocie désormais à plus de 20 fois les bénéfices prévisionnels, dépassant ainsi ses moyennes sur 5 et 10 ans.
À ce stade, l’évolution du marché reste suspendue aux annonces du président Trump.
Hausse de la note des technologies de l’information
Dans l’environnement de marché actuel, qui évolue rapidement, il s’avère difficile de conserver des convictions fortes. Cependant, avec les développements positifs en vue d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine et l’intention de Donald Trump de s’attaquer au prix des médicaments, nous avons tactiquement adapté nos notes sectorielles sur les technologies de l’information et les soins de santé.
- Nous avons relevé la note des technologies de l’information à +1 en raison d’un changement de positionnement des investisseurs (moins défensifs) après l’annonce de l’accord commercial entre les États-Unis et la Chine. Par ailleurs, nous reconnaissons les excellents résultats des entreprises technologiques américaines au premier trimestre et la forte contribution de l’écosystème de l’intelligence artificielle.
- Par ailleurs, malgré des fondamentaux très favorables (à long terme), nous avons tactiquement rétrogradé le secteur de la santé aux Etats-Unis, car les investisseurs se positionnent de manière moins défensive et le flux d’informations est devenu moins favorable (nominations à la FDA, prix des médicaments de la « nation la plus favorisée »).
Au sein de ce dernier secteur, nous avons procédé à un léger ajustement en abaissant la note du segment des transports de +1 à -1. Les transports sont très sensibles à l’activité économique, comme l’ont clairement montré les prévisions de chiffre d’affaires des géants du secteur. En conclusion, si les bénéfices ont déjà été révisés à la baisse, d’autres mauvaises surprises sont à prévoir au vu de la détérioration de l’activité.


