Les investisseurs reviennentvers les ETFs américains
- Pour la première fois en trois mois, les ETF UCITS sur les États-Unis enregistrent des flux nets positifs
- L’Europe reste une zone d’investissement prisée par les investisseurs en ETF
- Les ETF obligataires bénéficient de flux supérieurs à la moyenne
Après trois mois de mouvements de ventes marqués sur les ETF exposés aux États-Unis par les investisseurs européens, la tendance s’est temporairement inversée. Les flux du mois dernier, bien que toujours inférieurs à la moyenne annuelle, ont été positifs pour la première fois depuis trois mois. En revanche, les ETF sur l’Europe ont connu une croissance moins dynamique qu’au cours des périodes précédentes.
« L’apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis a redonné confiance aux investisseurs, qui se tournent à nouveau vers le marché américain », explique Stefan Kuhn, responsable de la distribution ETF Europe chez Fidelity International. À l’inverse, le conflit commercial entre les États-Unis et l’Union européenne s’est ravivé. « Il est tout à fait envisageable que les nouvelles menaces tarifaires de Donald Trump envers l’UE pèsent déjà sur les flux vers les ETF exposés à l’Europe », ajoute-t-il.
Par ailleurs, les marchés européens ont déjà bien performé depuis le début de l’année. Selon Stefan Kuhn : « Les investisseurs s’interrogent désormais sur le potentiel de hausse restant pour les actions européennes ». La question de l’impact durable des facteurs macro-politiques sur le marché des ETF reste donc ouverte pour les mois à venir.
Dans l’ensemble, le marché des ETF a progressé de 30 milliards de dollars en mai, une hausse plus marquée que le mois précédent. Cette dynamique s’explique donc principalement par le regain de confiance des investisseurs à l’égard du marché américain.
L’événement du mois : le retour en force des ETF obligataires
Dans l’ombre des marchés actions, les ETF obligataires ont tiré leur épingle du jeu en mai. Tant les ETF obligataires exposés à l’Europe qu’aux États-Unis ont enregistré des flux supérieurs à leur moyenne des trois derniers mois.
Les facteurs expliquant cette dynamique sont multiples. « Fondamentalement, les marchés restent dans une posture d’attentisme (risk-off), ce qui profite aux obligations. Les flux se détournent du haut rendement au profit des obligations de court terme, utilisées comme substitut à la trésorerie », explique Stefan Kuhn.
La politique monétaire de la Banque centrale européenne joue également un rôle clé. « Le marché anticipe encore au moins deux baisses de taux de la BCE cette année. Or, une baisse des taux est fondamentalement positive pour les obligations, et donc pour les ETF obligataires », conclut-il.
