Kering : l’action flirte avec ses plus bas annuels, les investisseurs restent prudents
L’action Kering (EPA : KER) continue de glisser, clôturant à 174,48 € le 24 juin 2025. Ce niveau place le titre à proximité de son plus bas annuel de 149,78 €, bien en retrait par rapport au sommet de 346,90 € atteint un an plus tôt. Cette dépréciation reflète les inquiétudes persistantes du marché sur les perspectives du groupe, notamment autour de la performance commerciale de Gucci, sa marque emblématique.
Des fondamentaux sous pression
Le PER de 19,94 est désormais inférieur à la moyenne du secteur du luxe, où les multiples dépassent régulièrement 25.
La capitalisation boursière du groupe s’établit à 22,39 milliards d’euros, marquant une érosion significative de valeur.
L’absence de signal fort sur le dividende renforce la prudence des investisseurs de long terme, en quête de rendement.
Des doutes sur la capacité de rebond
- Le ralentissement de Gucci, marque phare du groupe, pèse lourdement sur la dynamique globale.
- Le rendement du dividende n’est pas mis en avant, ce qui limite l’attrait du titre pour les investisseurs en quête de revenus.
- Malgré un volume d’échange élevé (442 000 titres/jour), la prudence domine.
Des doutes persistants sur la relance de Gucci
Le groupe souffre principalement de l’essoufflement commercial de Gucci, qui peine à retrouver l’élan de croissance connu sous l’ère Alessandro Michele. Les efforts de repositionnement créatif et marketing n’ont pas encore porté leurs fruits de manière tangible. Le marché s’interroge donc sur la capacité de Kering à restimuler l’image de sa marque phare, dans un contexte concurrentiel renforcé par LVMH, Hermès ou encore Chanel.
Activité boursière et liquidité élevée
Avec plus de 442 000 titres échangés par jour, le titre Kering bénéficie d’une forte liquidité, signe d’un intérêt toujours actif de la part des investisseurs. Cependant, cette activité s’inscrit davantage dans une logique de spéculation à court terme que dans une perspective d’investissement structurel.
Scénarios à court terme : entre rebond technique et poursuite de la baisse
Deux grandes visions s’affrontent actuellement parmi les analystes :
- Optimistes : un redressement est possible si Kering présente un plan stratégique fort, axé sur l’innovation, la distribution omnicanale et le repositionnement de ses marques secondaires.
- Prudents : tant que Gucci ne redémarre pas, le titre pourrait continuer sa descente, surtout sans catalyseur macroéconomique ou financier positif.
Enjeux plus larges : inflation, consommation, rotation sectorielle
La situation de Kering ne peut être analysée sans tenir compte du contexte mondial du luxe en 2025 :
- La modération de la demande chinoise freine les ventes, malgré une croissance toujours positive.
- Les consommateurs occidentaux ajustent leurs dépenses face à une inflation tenace et des taux d’intérêt toujours élevés.
- Enfin, la rotation sectorielle vers des valeurs défensives ou technologiques relègue certaines grandes valeurs du luxe au second plan dans les allocations d’actifs.
Bien que valorisée plus raisonnablement, l’action Kering reste sous pression. Le marché attend des signes concrets de redressement, notamment du côté de Gucci et de la stratégie globale du groupe. En l’absence de visibilité à court terme, la prudence reste de mise, mais les niveaux actuels pourraient aussi représenter une opportunité pour les investisseurs contrariants.