L’or, miroir des incertitudes américaines  

Alors que les marchés asiatiques amorcent une phase de consolidation, le cours de l’or demeure suspendu aux hauteurs qu’il a conquises la veille. Ce sommet inédit ne relève pas d’un simple emballement spéculatif : il traduit, en creux, les tensions d’un monde financier en quête de repères. L’or, cet actif sans rendement mais chargé d’histoire, redevient le baromètre des inquiétudes contemporaines.

Les investisseurs, prudents, observent les signaux techniques qui indiquent une zone de surachat. Pourtant, le potentiel haussier du métal jaune reste intact. Car derrière les chiffres, ce sont les fondements mêmes de la politique monétaire américaine qui vacillent.

Le rapport ADP, publié mercredi, révèle une suppression de 32 000 emplois dans le secteur privé pour le mois de septembre — une contraction inédite depuis mars 2023. Les révisions à la baisse des données d’août accentuent le malaise. Ces chiffres, loin d’être anecdotiques, nourrissent l’hypothèse d’un double assouplissement des taux directeurs par la Réserve fédérale d’ici la fin de l’année. Ainsi, l’or ne grimpe pas : il s’installe.

Le dollar, quant à lui, tente un rebond timide après avoir touché un creux hebdomadaire. Mais l’élan manque, et cette faiblesse persistante conforte l’attrait de l’or. Dans ce jeu d’équilibres fragiles, le métal précieux s’impose comme refuge silencieux, témoin d’un désarroi monétaire qui ne dit pas son nom.

À cela s’ajoute le spectre du blocage budgétaire à Washington. Si les marchés ne cèdent pas à la panique, ils n’en demeurent pas moins vigilants. La paralysie partielle de l’administration pourrait retarder la publication de données macroéconomiques majeures, à commencer par le rapport NFP attendu vendredi. Dans ce contexte, chaque prise de parole des membres de la Fed devient un événement, chaque inflexion un signal.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!