Actions américaines : les marchés restent volatils en septembre
Par Johan Van der Biest, Responsable des actions mondiales thématiques chez Candriam
Malgré une reprise en forme de V au mois d’août, les marchés boursiers américains demeurent volatils en septembre. Sur fond de tendances saisonnières faibles, les investisseurs tentent d’anticiper l’ampleur du prochain assouplissement monétaire de la Réserve fédérale, qui dépendra de l’accalmie observée sur le marché de l’emploi et des chiffres de l’inflation. Compte tenu de ces facteurs et des élections américaines à venir, une allocation sectorielle plus neutre – à l’exception de la santé – reste appropriée.
Dispersion importante des performances sectorielles
Malgré leur récent repli, les marchés américains ont fait preuve de résilience au cours des dernières semaines, en grande partie grâce aux performances des grandes capitalisations. Alors que les petites capitalisations sont restées à la traîne, plombées par les inquiétudes persistantes concernant un éventuel ralentissement économique, les secteurs ont connu des fortunes diverses.
La consommation discrétionnaire, les services financiers, la santé et, dans une moindre mesure, les services aux collectivités ont tiré leur épingle du jeu. À l’inverse, les services de communication, les matériaux et l’énergie ont sous-performé. Au-delà de cette dispersion notable des performances sectorielles, les distinctions traditionnelles entre la « value » et les titres de croissance, ou entre valeurs cycliques et défensives, ont été moins prononcées.
Bénéfices solides dans la santé et les technologies de l’information aux États-Unis
La saison des résultats du deuxième trimestre a été plutôt satisfaisante aux États-Unis, plus de 85 % des entreprises du S&P 500 ayant annoncé une croissance de leurs bénéfices supérieure aux prévisions. La croissance des bénéfices s’est établie à environ 8 %, tout en s’inscrivant – pour la première fois en cinq trimestres – en territoire positif même en excluant les « Magnificent 7 ».
Après ces annonces, les révisions de bénéfices sont restées positives. Les investisseurs tablent désormais sur une croissance des bénéfices d’environ 10 % cette année et 16 % l’année prochaine, ce qui peut sembler optimiste compte tenu d’un possible ralentissement à venir.
Après ces annonces, les révisions de bénéfices sont restées positives. Les investisseurs tablent désormais sur une croissance des bénéfices d’environ 10 % cette année et 16 % l’année prochaine, ce qui peut sembler optimiste compte tenu d’un possible ralentissement à venir.
Il convient néanmoins de noter que la croissance attendue des bénéfices provient principalement de deux secteurs, à savoir les technologies de l’information et la santé. Le secteur de la santé, qui a affiché de bons résultats, a confirmé notre diagnostic d’une normalisation des anticipations de bénéfices après la fin de la pandémie de Covid-19. De fait, les bénéfices du deuxième trimestre ont représenté des surprises positives plus importantes que dans tout autre secteur.
Dans ce contexte, les valorisations des marchés américains sont restées globalement stables.
Indécision préélectorale
Depuis notre décision de revenir à neutre sur le secteur de la technologie et de relever le secteur de la santé à +1 le 25 juillet, nous avons maintenu notre allocation sectorielle inchangée. Malgré des résultats qui ont souvent dépassé les attentes dans le secteur de la technologie, la réaction du marché a été modérée. Il est désormais difficile pour ces entreprises d’annoncer des surprises positives, tandis que les déceptions génèrent une forte pression à la vente.
Étant donné que les récents sondages placent Kamala Harris et Donald Trump au coude-à-coude dans la course à l’élection présidentielle, nous anticipons un environnement de marché globalement neutre. Dans ce contexte, notre surpondération du secteur de la santé reste notre principale conviction. Celle-ci repose sur la fin de la normalisation post-pandémie, des attentes réalistes en matière de croissance des bénéfices, les caractéristiques défensives du secteur et sa capacité à continuer d’innover.
