L’or s’envole, porté par les incertitudes politiques et économiques mondiales  

Depuis l’année dernière et tout au long des premiers mois de 2025, le cours de l’or a enregistré une progression remarquable, reflet d’un climat international marqué par l’instabilité et les tensions croissantes. Le métal précieux, traditionnellement perçu comme une valeur refuge, retrouve toute sa pertinence dans un environnement où les repères économiques vacillent.

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a contribué à raviver les inquiétudes des marchés financiers. Ses déclarations, souvent déroutantes, ont semé le trouble parmi les investisseurs institutionnels. Qu’il s’agisse de l’instauration de taxes sur les importations, alimentant les craintes d’une poussée inflationniste, ou de propositions plus fantasques — telles que l’achat du Groenland ou la transformation de la bande de Gaza en station balnéaire israélo-américaine — le président américain souffle un vent d’incertitude géopolitique sur les places financières. Dans ce contexte, l’or s’est apprécié jusqu’à atteindre, le 3 septembre 2025, un sommet historique à 3 547 dollars l’once.

Parallèlement, le risque de récession mondiale se précise en Europe, aux États-Unis et en Asie. Les indicateurs macroéconomiques convergent vers une probabilité accrue de ralentissement économique, renforçant l’attrait de l’or comme actif de protection. Les investisseurs, confrontés à une conjoncture morose, cherchent à sécuriser leurs portefeuilles face aux turbulences économiques à venir.

À cela s’ajoute une nervosité croissante autour du secteur de l’intelligence artificielle (IA). Les montants investis dans cette industrie émergente rappellent les excès de la bulle Internet des années 2000, nourrissant la crainte d’une nouvelle bulle spéculative technologique. Cette incertitude, conjuguée à une volatilité accrue des marchés, renforce la quête de stabilité incarnée par le métal précieux.

En Europe, la montée des partis d’extrême droite et les tensions politiques internes accentuent l’instabilité. Ce climat, mêlant fragmentation institutionnelle et crispations sociales, contribue à l’environnement anxiogène dans lequel l’or prospère.

Enfin, au-delà des facteurs conjoncturels, certains éléments structurels méritent d’être soulignés : la baisse de production aurifère dans plusieurs mines stratégiques, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, et les stratégies de diversification des réserves des banques centrales. Autant de dynamiques qui, bien que moins médiatisées, participent à la revalorisation du métal jaune.

Ainsi, dans un monde en recomposition, l’or s’impose plus que jamais comme le baromètre des inquiétudes globales et le refuge privilégié des investisseurs en quête de certitudes.

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