Années 1970 : quelles leçons en tirer pour la gestion de son portefeuille en 2023 ?
Les similarités entre la période actuelle et les années 70 sont nombreuses : hausse de taux rapides, inflation galopante, risque géopolitiques… Mais les opportunités d’investissement seront-elles les-mêmes ? C’est ce que propose d’analyser Andy Warwick, gérant de la stratégie Real Return chez Newton Investment Management (détenue par BNY Mellon IM). 2022 peut être analysé comme une année charnière, celle du passage d’un régime d’investissements à un autre. Après plus de dix années de taux bas voire négatifs et une inflation très faible, favorisant de fait les actifs risqués, le Covid-19 a amené un changement de paradigme drastique. Les dépenses publiques colossales réalisées en à peine quelques mois (par exemple, les États-Unis ont dépensé 800 millions de dollars par heure pendant 18 mois), ont entraîné une hausse historique de l’inflation, ayant pour conséquence la remontée des taux directeurs des banques centrales la plus rapide et agressive de ces dernières décennies.L’année dernière a donc été difficile pour toutes les classes d’actifs et le modèle traditionnel d’allocation actions/obligations (60/40) est devenu obsolète. Les obligations ne constituent peut-être plus le meilleur moyen de stabiliser les portefeuilles. S’il est peu probable que les taux d’intérêt avoisinent un jour 15%, un niveau que les générations précédentes ont connu, la probabilité qu’ils reviennent un jour à zéro est tout aussi faible. Nous devons par conséquent commencer à envisager un éventail plus large d’investissements alternatifs. |
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Source : Newton, BofA Global Investment Strategy, GFD Finaeon. L’estimation pour 2022 est annualisée en décembre. Reproduit avec autorisation. Copyright © 2023 Bank of America Corporation. |
Parmi ces alternatives, beaucoup sont liées à la transition énergétique : crédit carbone, construction de parc éoliens et de panneaux solaires… ces investissement possèdent de nombreuses qualités, comme une certaine prévisibilité des flux de trésorerie grâce au soutien des pouvoirs publics.Un autre exemple d’investissement alternatif offrant des avantages en termes de diversification s’avère être la volatilité des marchés, qui peut être considérée comme une classe d’actifs à part entière. Il existe en effet des véhicules d’investissements dans ce domaine qui peuvent se comporter de manière similaire à un placement de substitution aux actions, en offrant des performances semblables à celles des actions mais pour une volatilité deux fois moindre.Dans ce contexte, les allocations au sein de la stratégie Real Return ont de plus en plus fait la part belle aux investissements alternatifs ces dernières années. Fin avril, ils représentaient un peu moins de 20% de la stratégie et concernaient l’infrastructure, les redevances, le stockage d’énergie, les matières premières et les primes de risque.En conclusion, le recours à des investissements alternatifs permet aux investisseurs d’être plus dynamique dans la gestion de leur portefeuille. S’il faut tirer des enseignements de périodes telles que les années 1970, marquées par une forte inflation et des taux d’intérêt en hausse, nous devons également nous rappeler que cette décennie a été marquée par des rebonds significatifs au niveau des actions. Il faut donc faire preuve d’adaptabilité. |