Le CAC 40 dépasse la bourse de Londres pour la première fois en 20 ans

L’indice boursier phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, a atteint lundi un nombre de points supérieur à celui de son homologue de Londres, le FTSE 100, une première depuis 2000 qui souligne les difficultés de la place britannique.
La capitalisation totale des sociétés cotées à Paris a dépassé, pour la première fois, celle des sociétés cotées à Londres dans la journée du 14 novembre, selon Bloomberg. La Bourse de Paris est devenue la plus grande au niveau européen, avec 2 823 milliards d’actifs, contre 2 821 milliards à Londres.
Une bourse en berne depuis le Brexit
Si le court mandat de Liz Truss, comme Première ministre du Royaume-Uni, a causé des dégâts considérables à l’économie britannique, il s’agit en fait d’une tendance de long terme. En juin 2014, selon le journal des Echos, la Bourse de Londres pesait encore plus de 4 000 milliards de dollars, contre 2 234 pour Paris. Le Brexit et la crise sanitaire semblent avoir été décisifs dans cette perte d’influence britannique.
Cette situation est alimentée par les différents résultats des grands groupes des deux pays : le FTSE 100, qui représente les 100 entreprises britanniques les mieux capitalisées, a gagné 0,06 % en cinq ans, contre près de 25 % du côté du CAC 40.
Les entreprises du luxe françaises ont fortement alimenté l’ascension tricolore, LVMH étant devenue la plus grande société cotée en Europe en 2021. La livre sterling est aussi en difficulté, la monnaie ayant perdu en valeur face à l’euro et au dollar. Les Echos notent une baisse significative de 16 % de la valeur du pound face à l’euro entre 2016 et 2022. Un résultat encourageant, alors que la France serait la seule grande économie européenne en croissance cette année selon le FMI.

Une zone euro qui résiste mieux que prévu
Cette bonne santé des marchés financiers ressemble à bien des égards à un « ouf » de soulagement après la crainte d’une récession en zone euro. « Il y avait de fortes inquiétudes sur la disponibilité des matières premières, en particulier du gaz. Depuis, elles se sont atténuées, même si la crainte d’une récession n’a pas totalement disparu pour autant », précise Denis Ferrand, directeur général de l’institut d’analyse économique Rexecode.
Les risques de pénurie d’électricité ont en effet été évités et le prix du gaz naturel est redescendu mi-février à son plus bas niveau depuis août 2021. Malgré le choc énergétique, l’économie européenne tient debout. La Commission européenne a même révisé à la hausse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2023.
Autre bonne nouvelle de ce début d’année : l’inflation commence enfin à se tasser. L’UE prévoit ainsi une hausse des prix à la consommation de 6,4 % en 2023 puis 2,8 % en 2024, contre un taux d’inflation historique s’élevant à 9,2 % en moyenne l’an dernier.
Les marchés financiers réalisent que la politique monétaire menée par des banques centrales et notamment par la Banque centrale européenne (BCE) visant à lutter contre l’inflation à travers la hausse des taux d’intérêt est efficace
