Cours de l’Or : du cycle monétaire systémique et systématique

Le système de crédit capitaliste ne fait pas partie des inventions modernes, il existe depuis que l’homme a réussi à contrôler les techniques agricoles.
Jusqu’au début du 19e siècle, l’Extrême-Orient a été la région du monde où le commerce était le plus florissant ; largement devant l’économie occidentale. En Chine ou en Inde, l’économie ne fonctionnait que très peu avec le crédit. L’expansion économique était directement corrélée à l’expansion d’une dominance politique et militaire, une augmentation de l’impôt et l’asservissement des peuples soumis et de leurs ressources.
L’Occident a su développer son économie sur le modèle du crédit et non sur l’impôt. Les financiers sont devenus les nouveaux maîtres ; au-dessus des rois et des gouvernements. Tout le monde souhaite aujourd’hui investir pour bénéficier d’un éventuel retour ; alors que personne ne souhaite payer plus d’impôts pour ne rien avoir en retour.
Toutefois, rien ne garantit dans toutes ces aventures capitalistiques un retour sur investissement. Un investissement judicieusement réalisé permet de générer des profits. Au contraire, un investissement raté fait perdre sa mise à l’investisseur ; voire plus. Le succès d’un investissement, financer par le crédit, génère des profits qui permettent de rembourser l’emprunt. Cela engendre plus de confiance ; ce qui permet de générer plus de crédit.
La mutualisation de l’investissement permet de dissoudre le risque parmi plusieurs investisseurs. Personne ne se hasarde à miser toutes ses économies. La complexité du système actuel permet à un grand nombre d’investisseurs d’investir sur la même société. Cette configuration permet de réduire considérablement le temps alloué à la collecte de ces fonds et d’ainsi financer des projets gigantesques pour des grandes entreprises ou états. Cependant, de nos jours, le succès des levées de fonds est avant tout dû à la facilité d’accès au crédit. La confiance qu’apporte un système économique pérenne renforce et élargit cette facilité. Ainsi, une levée importante de crédit permet de financer et de mobiliser rapidement les moyens humains et techniques.

Bien évidemment, l’état doit protéger les investisseurs, et la propriété privée, grâce à l’état de droit. Car, sans cette protection, la confiance des investisseurs est brisée. Sans le droit pour prémunir de tout acte délictueux, l’investisseur peut se retrouver spolié et ruiné. Ainsi, l’équité et la justice ne doivent pas être tributaires du bon vouloir d’une oligarchie politique, financière et industrielle. Les lois ne doivent pas être votées dans un objectif de sauvegarde du système en place ; mais dans un but d’équilibre libéral.
La chance ne dure pas éternellement ; et puisque les possédants sont toujours possédés par ce qu’ils possèdent, ils feront tout pour conserver leurs avantages et privilèges. Ils useront d’influences, de corruptions, de mensonges, de calomnies et de falsifications pour arriver à leurs fins. Ils sortent leur argent du pays en fraude. Pour ce faire, ils sont également capables de louer les services d’une soldatesque pour réprimer toute manifestation. Ils contrôlent l’information au moyen des médias et répandent la peur auprès des populations soumises pour mieux les contrôler.
C’est ainsi que l’occident dilapide la capitale confiance des investisseurs ; alors que l’orient attire toujours plus de capitaux.
Il est courant de voir de grandes sociétés privées recruter d’anciens hauts fonctionnaires ou d’anciens hauts gradés militaires. Ces entreprises accumulent beaucoup trop de pouvoir.
Une bulle monétaire intervient à peu près tous les 100 ans. Elle est la plus destructrice ; surtout pour les élites dominantes. Son schéma est quasiment toujours le même.
Un pays qui bâtit un empire grâce à son armée, son industrie et son tissu économique. Par des circonstances fortuites, ce pays en vient à coloniser le monde ; car ces concurrents se font la guerre ou rencontrent des difficultés internes qui les affaiblissent.
C’est alors que ce pays, à son apogée commence à vendre de la dette sous forme de lettre de change ou de bons du trésor sur les bourses pour financer ses excès de conquête. Pour permettre cette création monétaire, le pouvoir vote des lois pour prendre le contrôle financier du pays et de sa Banque Centrale ; supprimant ainsi l’indépendance de l’institution financière du pays. Il octroie des privilèges aux grands bourgeois et aux industriels.
Ces nouvelles entreprises n’ont pas de véritable attrait économique ; mais l’état répand la rumeur que ces entreprises vont générer des profits

illimités et inimaginables pour attirer les capitaux. Cela leur permet de vendre plus facilement la dette ainsi créée. L’afflux de capitaux engendre la confiance, qui permet de lever encore plus de fonds ; créant une vague d’euphorie et accélérant encore plus l’afflux de capitaux. Les investisseurs finissent même par financer l’achat de cette dette par des crédits qu’ils souscrivent eux-mêmes. Les indices boursiers enregistrent des sommets historiques.
Les perspectives d’un enrichissement facile et rapide finissent par attirer tout le monde.
Puis arrive la panique, quand certains initiés comprennent la véritable nature de ces entreprises et que la valeur de cette dette est largement surévaluée. Alors, il se créer un mouvement de vente. L’offre augmente ; alors le prix baisse. Cela créé un mouvement inverse au précédent et tout le monde commence à vendre cette dette ; qui finit par valoir moins que son principal d’émission.
Pour éviter que le mouvement de panique s’amplifie, l’état commence par racheter sa propre dette en émettant de la monnaie : c’est la monétisation de la dette. Mais ce mouvement ne peut pas durer éternellement. L’état finit par être à court de monnaie simplement parce que l’abondance de cette dernière finit par lui faire perdre sa valeur : inflation ou hyperinflation. La dette de l’état finit par perdre toute sa valeur.
Tous ceux qui possédaient la dette et la monnaie de l’état sont ruinés. C’est tout le système financier du pays qui est ruiné. C’est une bulle systémique.
Une bulle monétaire est la plus impressionnante des bulles. Elle ne laisse pas seulement les investisseurs ruinés, mais l’état tout entier, ainsi que l’oligarchie financière qui aura comme même sauvé ses meubles, car elle a eu accès à la connaissance.
Ces plus grands créanciers, presque ruinés, veulent toutefois obtenir des compensations sous forme tangible, faisant ainsi monter en flèche la valeur de ces actifs choisis.
L’Or est le premier de ces actifs.
Alors un nouveau cycle monétaire débute avec un nouvel ordre mondial ; ainsi qu’un nouveau siècle économique.